SOUFFLE(S) 8 : Ignacio Maria Gomez, Toma Gouband
Passeur entre les arts vivants, au croisement des cultures, SOUFFLE donne régulièrement rendez-vous à la jeune création contemporaine à Paris. Après ces longs mois d’interruption de projets artistiques, SOUFFLE initie, chaque jeudi, un cycle de concerts et de performances au sein du nouveau CONSULAT.
Jeudi 20 mai, nous avons ouvert les portes du Consulat à la rêverie et au voyage immobile, avec deux musiciens venus d’un pays imaginaire, sans frontières. Une rencontre inédite entre Ignacio Maria Gomez, jeune artiste virtuose, poète et chanteur enchanteur, et Toma Gouband sorcier-chamane de la percussion.
✷ IGNACIO MARIA GOMEZ ✷
Avec « Belesia », le chanteur et guitariste de Patagonie signe son premier album, nourri de ses multiples voyages et rencontres. La diversité des musiciens qui ont été invités à participer à l’enregistrement est éloquente : Loy Ehrlich y joue du ribab et du gumbass, Vincent Segal de son cher violoncelle, Naissam Jallal souffle dans sa flûte le vent chaud des bergers peuls, et Ballaké Sissoko tisse une toile magique avec sa kora…
✷ TOMA GOUBAND ✷
Ses performances s’apparentent à de véritables rituels sonores, animés par une pulsation intérieure faite de superpositions de cycles mystérieux. Un savant tissage de sons que l’on ressent comme universels, venus d’un âge ancien, affranchis des codes et des chapelles, libres de véhiculer les énergies d’une transe surnaturelle.
Une démarche intime et surprenante, qui a valu à Toma Gouband de gagner l’admiration de quelques-uns des hérauts de l’improvisation libre avec qui il a partagé la scène, de Benoît Delbecq à Evan Parker en passant par Kim Myhr ou Will Guthrie.
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« Belesia », c’est le nom ce cette terre rêvée, ce paradis perdu où les hommes et les arbres parlent la même langue que l’eau, respirent en chœur, et soufflent leurs mélodies à ceux qui, comme le poète Atahualpa Yupanqui, « fleurissent en guitare d’avoir été le bois ». Pour moi les compositions ne viennent pas d’un calcul : je suis distrait et tout à coup dans la rue j’ai une mélodie avec des paroles qui arrivent. Je dirais même pas que je suis le compositeur, ça vient d’autre part et ça m’est offert. Je ne considère pas ça comme des compositions, mais comme des canalisations d’une mémoire sensorielle que j’ai depuis petit, celle d’un lieu paradisiaque et harmonieux que j’ai nommé « Belesia » parce que c’est le nom qui m’est venu. Et chaque chanson est un morceau de ce monde que j’ai juste pu traduire en musique. » Ignacio Maria Gomez
« J’utilise les sonorités des cailloux récoltés çà et là et tente de jouer un tissu de rythmes entrecroisés, multivitesses, chants indépendants avec, en trame fertilisante vers des naissances de formes, les nombres et leurs relations disposés circulairement. Le cercle est multisens et, selon le point de vue ainsi que les points d’attractions exterieurs-interieurs, devient ligne, triangle, carré, étoile, visage. Les nombres, en tant que symboles de quantités et proportions de périodes vitesses superposées sont une inspiration forte, une aspiration à jouer, à trouver l’énergie soulevante, la continuité, la transe. » Toma Gouband
✺ Dans la presse
« Leurs rêveries acoustiques dessinent les contours d’un nouveau monde apaisé, baigné par les eaux de la samba, de la chacarera argentine ou des danses caribéennes. On y flotte de façon quasi amniotique, non loin de rivages exotiques et pourtant étrangement familiers. » (Anne Berthod, Télérama)