Défilé Bianca Saunders

Nous découvrions une collection chic, minimaliste et décontractée, concoctée par la jeune créatrice londonienne Bianca Saunders (lauréate du Grand Prix de l’Andam en 2021) qui a lancé son label en 2018.

Elle y rend hommage à la sitcom jamaïcaine des 90’s Oliver At Large, et plus particulièrement à son acteur principal Oliver Samuels. Figure tutélaire de la comédie populaire en Jamaïque (As he recalled, “After flinging some stone, me see a window open, and a lady ask ‘Who’s that?’ so I shout out, ‘Is me, mam! I didn’t know that anybody was at home, or else I would come and ask for a few of the fruits.’ The lady asked, ‘Who dat? Oliver? Oliver from Jamaica?’ And I seh ‘Yes, mam.’ She seh, ‘Come here, bwoy!’ And she came out on her verandah and hugged me so tight. Then she said, ‘I can die now.’”)

Le défilé prenait place dans un décors de studio TV morcelé. Les mannequins y tiennent leur rôle tour à tour en passant par le bar pour s’y servir un verre ou encore déposer un disque vinyl sur une platine. Les passages sur le plateau seront marqués par un final en apothéose autour d’un couple offrant une danse aux relents cinématiques. Les pièces féminines sont pour la première fois de sa jeune carrière mises à l’honneur, elle qui s’était jusqu’alors concentrée sur les figures masculines. Une démarche de notre temps qui lui permet de questionner les identités de genre (gender fluidity) et bousculer les codes culturels. Car ici les mannequins sont majoritairement racisés. Ils exaltent de magnitude, sont humanisés et conscientisés, et non pas objectifiés pour un trait d’appartenance comme on peut régulièrement le ressentir au sein des grandes maisons.

Une opération réussie, qui nous donne envie de suivre les prochains shows d’une créatrice qui a su saisir les enjeux de notre temps.