Exposition : « J’ai pas sommeil » de Chloé Quenum
Retour en image sur « J’ai pas sommeil », l’exposition-recherche de Chloé Quenum, résidente au Consulat, en janvier dernier !
Un plateau incurvé reposant sur un pied : cela pourrait être la description formelle sommaire de l’ancêtre de l’oreiller, l’appui-tête. Présent sur tous les continents depuis l’Égypte Antique, notamment en Mésopotamie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée en passant par la Chine et l’Afrique de l’Ouest, cet objet à la fois sculptural et fonctionnel permet à celui qui l’utilise d’isoler sa tête du sol tout en le reliant à la terre.
Si son utilisation a quasiment disparu aujourd’hui au profit de coussins moelleux, l’appui-tête est un témoin culturel, marqueur d’un certain rapport au sommeil et aux rêves. Dans son installation J’ai pas sommeil, Chloé Quenum crée un paysage onirique, déployant au sol une série de compositions aux allures de couchages. L’artiste explore actuellement différentes relectures de l’appui-tête. De cette recherche en cours sont ici présentées des versions réinterprétant cet objet dans une technique contemporaine, la résine d’inclusion, ou de manière suggestive, par l’assemblage d’éléments quotidiens.
Ce décor horizontal porte l’empreinte de corps absents que l’on devine pourtant abandonnés au sommeil. Caractérisé par une perte ou une baisse de l’état de conscience et un amoindrissement de nos perceptions sensorielles pourtant toujours existantes, le sommeil est le moment du rêve, phénomène psychique durant lequel naissent des images et des représentations. L’installation de Chloé Quenum transpire cet état de conscience altéré. Un ensemble de photos disséminées dans l’espace, sur les couchages, directement au sol ou au mur, donnent à voir des formes expérimentales qui émergent de scènes quotidiennes. Se répondent des gros plans sur des plis et replis, creux, empreintes, tressages et sphères, voilés de filtres colorés, comme des images résiduelles de rêves trop vite oubliés après le réveil.
Exposition du 14 au 23 janvier 2022
