Exposition personnelle de Jojo Le Petit Prince « Faux-semblants »

Il était une fois Jojo Le Petit Prince. Son histoire est le reflet de celles et de ceux qui l’entourent. Ensemble, elles et ils étaient une fois. 

Interrogé par ce qu’il appelle « l’ambivalence de la perception individuelle ​​» ou la fine ligne qui sépare la réalité intérieure de celle d’autrui, Jojo Le Petit Prince crée autour de l’exposition « Faux-semblants », un univers teinté de couleurs saturées habité par des « monstres ». Des silhouettes humanoïdes chimériques dessinées aux pinceaux imbibés de peinture acrylique ou sculptés avec des matériaux de récupération. Les personnages et statues de Jojo Le Petit Prince se confrontent, immergés dans un profond sentiment de solitude, de doute et de frustration, à leur réalité sociale devenue ici tantôt fantastique, tantôt cauchemardesque. Leurs visages, aux fortes expressions humaines, indiquent une lutte et un désir interne d’adaptation.

Carcasse apparente de l’âme, le visage humain, son anatomie et ses expressions constituent un des points centraux de sa recherche. Ceux de ses proches, il les connaît : il en extrait leurs morphologies mais aussi leurs souvenirs, leurs émotions et leurs sensations. Les ornements, formés à partir des contours des visages, s’inspirent de l’histoire des masques venus de géographies diverses, et de sa géographie personnelle, urbaine et périphérique. Transformés, les traits devenus masques adoptent à leurs tours de nouvelles personnalités et trouvent une seconde vie sur les visages d’étranger.e.s. Créant le mirage de nouveaux.elles êtres, toutes et tous entretiennent l’illusion pour garder une « façade ». À travers ce procédé, Jojo Le Petit Prince interroge par le masque nos interactions et notre condition humaine. 

Pour sa première exposition personnelle produite dans son atelier au Consulat Voltaire, Jojo Le Petit Prince célèbre, à travers une sélection de toiles, de masques et de statues, les différentes collaborations et relations qu’il a pu entamer avec ses voisin.e.s et ses proches.

Texte d’exposition de Catalina Peña

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JOJO LE PETIT PRINCE


Né en 1991, à Boulogne-Billancourt, Jojo le petit prince vit et travaille à Paris.

Artiste autodidacte, Jonas Raffet se met à peindre dès son plus jeune âge. Il emprunte le nom d’artiste “Jojo le petit prince”, une référence ironique et un moyen de s’anonymiser. Dans ses peintures, Jojo dépeint un monde graphique et psychédélique à travers des personnages qu’il nomment “monstres”. Par eux, il retranscrit des relations humaines réelles et fantasmées, et forme dans chaque tableau une mise en scène qui les habitent. La couleur bouillonnante qui convoite l’œil au premier regard prend vite des teintes métaphoriques très sombres. La profonde mélancolie qui entoure ses personnages et leur isolement, est le reflet de son quotidien urbain et de l’exercice solitaire de la peinture. Ses recherches récentes l’amènent au travail sculptural du masque qu’il emprunte aux visages de ses proches pour leur rendre hommage. Ce visage, dit-il, comme “la porte d’entrée vers l’âme”.

Jojo a notamment exposé au Pavillon du Lac (2015), Panam Art Café (2016), Biennale de Paname (2017).

Vernissage
Jeudi 26 mai

Exposition
27 mai –  5 juin

Photographies : Quentin Lacombe

EXPOSITION

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