Exposition #womenmatter by Dysturb

Le Consulat a accueilli l’exposition #womenmatter by Dysturb pour sa réouverture. 

Un pas en avant, deux pas en arrière. Ce sont des trajectoires contraires qui, dans le débat pour les droits des femmes, ont donné à nos sociétés le rythme dissonant du “backlash”. Un phénomène mis en mots par la journaliste américaine Susan Faludi dans son livre éponyme de 1991 récompensé par le Prix Pulitzer. Elle y raconte comment chaque avancée est immédiatement suivie d’un revers, un retour de flammes : “Nous assistons à une revanche, à une puissante contre-offensive pour annihiler les droits des femmes, à une tentative délibérée de reprendre la maigre poignée d’acquis que le mouvement féministe a obtenu de haute lutte.” Illustré récemment par l’arrêt du droit à l’avortement aux États-Unis ou à l’accès aux femmes à l’école en Afghanistan, nous vivons sans arrêt des replis qui imposent à nos conditions d’existence une vigilance continue.

Dans le procès international pour les droits des femmes, la photographie est souvent seule témoin. Ce qui progresse inévitablement, c’est notre accès à l’information et aux images. Preuve en est l’exposition #womenmatter réunissant 17 femmes photojournalistes qui nous prêtent leurs yeux pour voir le monde. Des femmes qui photographient des femmes, en Inde, au Moyen-Orient, au Comores, au Brésil, en France, pour défendre une position de terrain. Avec elles, une opportunité pour notre regard de se décentrer géographiquement, culturellement et politiquement.

Bousculer, c’est l’engagement du collectif de photojournalistes Dysturb. Depuis 2014, le projet fondé par le photo-journaliste de conflit Pierre Terdjman et rejoint par Benjamin Petit s’appuie sur le pouvoir de la narration visuelle et d’activations dans l’espace public pour déployer de grandes campagnes de sensibilisation internationales. Dysturb, ce sont plus de 80 événements dans 30 pays et 50 villes sur des grandes causes telles que l’égalité des genres, l’inclusivité, la positivité corporelle, la diversité, le changement climatique, les migrants et les réfugiés. Le collectif intervient également au sein des établissements scolaires et des centres pénitentiaires dans le cadre d’organisation d’ateliers sur le photojournalisme et les “fake news”.

En 2023, Dysturb lance le projet de formation #championnes, une rédaction de femmes qui raconte des histoires inspirantes sur des faits de société à travers le prisme du sport.

Anne Bourrassé

• VERNISSAGE •
Vendredi 10 mars 2023 , 18h – 00h

• EXPOSITION •
11 mars au 31 mars 2023

© Frankie Allio