Éloge des mauvaises herbes, par John Jordan
John Jordan nous a offert un petit guide de la résistance créative, ici. On vous raconte son parcours de « magicien de la rébellion », là. Mais John Jordan est aussi un habitant de longue date de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Il fait partie des auteurs de l’ouvrage collectif, Eloge des mauvaises herbes, paru aux éditions Les Liens qui Libèrent, en juin 2018, dans la foulée du démantèlement de la ZAD.
Dans ce livre, nous dit la quatrième de couverture, « Pour la première fois des intellectuels et des écrivains prennent partis pour la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Ils expliquent que la « zone à défendre » est bien plus qu’un bout de bocage. Dans un monde où tout doit être normé, catalogué, mesuré, homogénéisé, s’y inventent de nouvelles formes de vies et de liberté. C’est un carré de mauvaises herbes dans un paysage artificialisé, calibré, et bétonné. »
John Jordan en a parlé, au micro de Xavier Faltot, le 12 juin 2018.
https://soundcloud.com/gangsterreradio/johnjordan2
Best of :
1:54
« Si on regarde toutes les luttes, les luttes contre l’esclavage, les luttes pour le vote des femmes, toutes ces luttes… Il y avait des gens au front et il y avait une culture de résistance derrière eux. Et sans cette culture de résistance, les gens au front sont rien. Ça n’existe pas. Pour moi, ce qui est beau sur la ZAD, c’est qu’on a créé ça. Qu’il y ait des milliers et des milliers de gens qui nous aident. »
2:41
« Il y avait des copains soudeurs sur le chantier de Saint-Nazaire. Pendant la semaine, ils construisaient le plus grand paquebot du monde. Et pendant le week-end, ils venaient construire le phare le plus rebelle et illégal du monde. »
15:27
« La question, c’est de ne plus montrer le monde aux gens, c’est de le transformer ensemble. »
16:01
« Pour moi, l’idée, c’est comment créer des situations qui impliquent les gens, où ils participent et ils changent le monde ensemble et ils trouvent une force en changeant le monde. »
16:17
A la question de savoir si c’est ce qu’on essaie de faire ici, il répond :
« Oui, c’est en dehors de la représentation, c’est une force ensemble, c’est vrai. Mais en même temps, il faut se rendre compte que vous êtes une machine du business immobilier ici. Vous venez prendre le bâtiment pour donner du cool à ce quartier. C’est un quartier de vieux bourges, qui est pas du tout hipster, pas du tout cool. Et en fait le capital maintenant il a besoin du cool. Macron, il est le roi du cool. Et le cool pas pour la liberté de création, mais le cool pour créer du fric. »